Eka pada viparita dandasana II
—— » Objectif 2020 (?) : Eka pada viparita dandasana III, c’est-à-dire, attraper le pied avec les mains.
On pourrait dire que cette posture est une combinaison de la roue (Urdhva dhanurasana) et du scorpion (Vrschikanasana).
Une roue scorpion cosmique, donc, un arc mythologique.
Shiva, le dieu des yogis, possède un arc (Pinâka) qui ressemble à un arc en ciel et qui protège les autres dieux. Aussi venimeux que le scorpion, il est un serpent à sept têtes et aux dents empoisonnées. Le scorpion symbolise la nuit, la sexualité et la mort (coucou Freud), le serpent, récurrent sur les représentations de Shiva (autour du cou et du « linga ») aussi : Shiva, comme Dionysos, est joie et création parce qu’entouré par la mort et les ténèbres, alors, il se situe au-delà (coucou Nietzsche). Il danse par dessus la mort, et c’est aussi le sens de la posture finale de la série, Shavasana, le cadavre, quand le corps mort (Shava) devient Shiva et renaît, par l’intervention de la déesse Kâli. Kala, c’est le temps, et Kâli donne son i à Shava pour qu’il soit Shiva.
Le serpent, au yoga, renvoie aussi au serpent cosmique appelé « kundalini », enroulé et endormi au bas du ventre, que le yogi va réveiller pendant son voyage intérieur, son voyage monadologique (coucou Leibniz), son voyage en lui-même où est contenu le monde entier. En tant que « viparita », cette posture, en rapport avec la mythologie de la Kundalini, est aussi l’occasion de distiller l’amrita bindu (cf Sirsana).
Cette posture est à la fois nocturne et défensive, elle pique en l’air, c’est un arc avec une flèche (ressemble à Natarajarasana) tout en ouvrant le cœur symbolique, en appelant des sensations oniriques, des rêveries, en permettant d’explorer des zones inconnues au milieu et en haut du dos.
J’associe cette posture à l’arc de Shiva. Indra, Brahmâ, Râma, Kâma, Rudra (une version terrible de Shiva), Vâyu, Vishnu, ont aussi des arcs. Quel arc divin êtes-vous?
Yoga = exploration monadologique.