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Sirsasana (la posture sur la tête)

Asanas

Sirsasana, la posture des postures

« Nous sentons et nous expérimentons que nous sommes éternels » (Spinoza), pourrait résumer le yoga en sa substance. Mais il y a une posture qui permet d’incarner davantage l’idée d’éternité: c’est la posture sur la tête (sirsa).

Tout d’abord, elle permet d’appréhender la peur de tomber, la chute, puis l’amusement du jeu enfantin. On tombe et on recommence, c’est une répétition amusante.
Physiquement, le contact du sommet du crâne sur le sol rappelle la sensation de joie de l’enfance, de nos jeux, de notre souplesse de jadis, nous redevenons alors enfant libre et n’avons plus peur de tomber. En fin de compte, on trouve l’équilibre sur la tête plus facilement que prévu.

Dans le jeu et la joie, nous découvrons alors la magie cosmique du yoga, qui vient soigner nos blessures cosmiques (elles-aussi). Nous acquérons le pouvoir des pouvoirs : l’éternité.

Comment cela se produit-il ?
Le processus d’échauffement interne du corps du yoga permet de fabriquer l’élixir d’immortalité, l’amrita bindu : ce que nous mangeons (vivre, c’est dévorer) se transforme en énergie, qui devient une goutte de sang spécifique. Quand 32 gouttes de ce sang énergétiques se seront formées, chacune d’entre elles produira une goutte de force vitale. Et 32 gouttes de forces vitales formeront une goutte d’amrita bindu en 32 jours. C’est une ambroisie divine que le corps peut fabriquer lui-même. Et les postures inversées, dont la reine des postures, Sirsana, permettent de favoriser la production et l’accumulation du nectar d’immortalité.

Sirsana en fin de pratique (il est très important que ce soit à la fin), quand la bile est retournée au foie (et ne partira donc pas vers le cerveau, ce qui l’endommagerait), quand les postures de flexion et torsion ont suffisamment activé la circulation sanguine pour diluer une trop forte concentration de bile dans l’organisme, rend alors possible le cheminement de l’amrita bindu vers le sommet du crâne, la fontanelle, où il s’accumulera, afin qu’il ne redescende pas le corps où le feu digestif le brûlerait.
C’est là le miracle « gymnosophique » : nous allons faire couler un peu de sang de Dionysos dans les veines organiques d’Apollon. (Deleuze). C’est une métamorphose qui va du corps physique au corps subtil, au corps causal, au « corps de diamant-foudre », au corps divin, au corps glorieux : transformer le corps « vêtement de servitude » (Saint Paul) en corps de liberté.
L’amrita bindu, cela veut dire que nous nous sentons physiquement et psychiquement plus jeune, nous retrouvons la joyeuse énergie de l’enfance, la puissance de sa liesse.

C’est alors que « nous sentons et expérimentons que nous sommes éternels ».

 

La Gymnosophe