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Ardha chandrasana (demi Lune)
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Ardha Chandrasana (la demi-Lune)

Asanas

Ardhachandrasana

Au sommet de notre crâne, au niveau de la fontanelle, résident le feu au centre, la Lune à gauche ainsi que le linga de Shiva attendant l’union avec Shakti (l’Energie) et le soleil à droite. Dans la caverne du sommet du crâne se reflète la totalité du monde. Les caractères lunaires, peut-être, réfléchissent-ils plus l’éclat de la Lune à certains instants ?

L’astre brillant est créé par Shiva lorsqu’il pratique les asanas (postures) à l’instar de tout ce qui est présent dans le monde. Ardhachandrasana, la demi-Lune, est une posture belle et exigeante, sollicitant tout le corps et demandant aux deux parties de notre cerveau, si on peut le schématiser ainsi, de s’accorder. L’équilibre que recherche la posture oblige le mental à se recentrer, et le but du yoga s’accomplit : unir le corps et l’âme. Plus précisément ici, unir l’âme individuelle et le Soi suprême. Cela est impossible sans le corps, sans lequel nous ne pouvons rien faire. Nous avons deux Soi, deux atman, un personnel ou individuel, pris dans le cycle de l’action et du devenir, et un atman inconditionné, transcendantal dirait Kant, éternel, non-né.

Unir les deux Soi, c’est la libération de la souffrance, but dans lequel le yoga et la philosophie sont nés. Pour les bouddhistes, celui qui accomplit cette union est « Arhat », pour les Hindouiste, il est Jivanmukta, c’est-à-dire délivré des cycles de la réincarnation, « libéré vivant ».

Patanjali définit le yoga comme étant « l’arrêt des fluctuations automatiques du mental », et il consiste en effet, par la méthode pratique, à rendre possible l’union des deux Soi.

Face à Patanjali et ses Yoga Sutras, se développe la tradition du Hatha yoga : Ha veut dire Soleil, et Tha veut dire Lune en sanskrit. Le Hatha yoga, c’est le yoga « physique », sportif même, que nous pratiquons ensemble dans les cours appelés cours de yoga. Ils exigent un effort, une maîtrise du corps, de « mettre sous le joug » (étymologie sanskrite du mot yoga) un attelage, selon l’ancienne image que l’on trouve chez les anciens, notamment chez Platon dans le Phèdre.

Le Hatha yoga vise le contrôle psychosomatique au sens fort, et ce sens, on peut y voir une très ancienne médecine. La maîtrise de soi, la connaissance de soi, permettront un cheminement vers la découverte du Soi suprême : dans la Bhagavadgita, ce Soi suprême apparaît sous la forme de Krisna, qui n’est autre que le Christ dans la tradition judéo-chrétienne. Cette union avec Dieu, avec Krisna, c’est le samadhi, l’enstase mystique du yoga :

« Lorsque ton intelligence se tiendra immobile et inébranlable en Samadhi, c’est alors que tu atteindras le yoga ».

Alors pratiquons le yoga, pour que se rejoignent Tha et Ha.

 

La Gymnosophe