LA GYMNOSOPHE > Hanumanasana (la posture d’Hanuman, le dieu singe)
HANUMANASANA
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Hanumanasana (la posture d’Hanuman, le dieu singe)

Asanas

Hanumanasana

Anjaneya est le fils d’Anjana, qui rêvait d’avoir un enfant. Pavana, le dieu du Vent, l’exauça et elle eut un bel enfant vigoureux qui voulut même dévorer le soleil tant il était gourmand et plein de vie.  Le dieu Surya ne l’entendit pas de cette manière et repoussa violemment Anjaneya sur la terre. Il mourut. Pavana, furieux d’avoir perdu son fils, engloutit tout l’air, condamnant tout ce qui était vivant à mourir d’asphyxie, jusqu’à que Surya ramène son fils d’entre les morts. Ce dernier accepta, à la seule condition qu’Anjaneya oublie qu’il était divin. Il fut alors élevé parmi les singes, et se fit appeler Hanuman, en raison de la cicatrice que lui avait laissé Surya sur la mâchoire. Il devint un valeureux guerrier et rencontra le roi Râma, héros du Râmâyana, dont il sauva l’épouse enlevée par des démons. Cet exploit raviva sa mémoire et il n’oublia plus jamais qui il était vraiment. Il continua de rayonner de sa sagesse par son seul être, sa simple présence. (Comme quoi, le rayonnement, la grâce, la beauté, ce n’est pas de se dépasser sans cesse, c’est de savoir être soi, se centrer au lieu de se dé(con)centrer – et c’est peut-être encore plus dur, car pour pouvoir oser être soi-même, encore faut-il savoir qui l’on est). Râma découvre lui-aussi sa nature divine dans l’épopée qui porte son nom, il est Nârâyana, l’immense dieu brillant, autrement dit, un avatar de Vishnou. Mais Nârâyana, c’est aussi le dieu en l’homme, que l’on peut vénérer sous la forme de Krishna. Et le dieu en l’homme, c’est alors aussi vous et moi ?

Et voilà ce qu’apporte à mes yeux le yoga et comment j’aime à le définir dans ma « gymnosophie », c’est une réminiscence (platonicienne et proustienne) de qui nous sommes et que nous ignorons, que nous avons oubliés, et c’est cela qui cause nos souffrances. En lisant le Râmânayana, où les hommes, femmes, singes, ours, retrouvent leur nature divine, où les dieux ressuscitent les morts et que la vie gagne, où il y a après la guerre la joie de la réconciliation, j’espère réussir à me réconcilier avec moi-même, comme Hanuman, le disciple fidèle et parfait.

Viser le « moi divin », le Soi, l’atman, c’est le point de convergence qui m’a conduite de la gymnastique (préhistoire) à la philosophie (histoire), et ensuite au yoga (présent), à la réconciliation des deux (la nouveauté, la conversion, la méthode, c’est l’antique et présocratique gymnosophie, mais à Paris dans l’incompréhensible et fascinant 21ème siècle, où, en plein kali yuga – depuis Hésiode – tout s’accélère, et alors, peut-être trouverons-nous notre « corps glorieux », pour revenir sur ce thème qui m’est si cher).

La Gymnosophe